"Une Suisse esclavagiste"
Le Crédit Suisse ne veut pas ouvrir ses archives

Zurich (ats) A Zurich, le passé esclavagiste de la Suisse va déboucher sur un débat politique. Le Credit Suisse ayant refusé d'ouvrir ses archives à des historiens, la Liste alternative (AL) a
demandé que la ville intervienne. Le parlement doit se prononcer.

"Un accès illimité à nos archives n'est pas possible en raison du secret commercial et par respect pour d'éventuels intérêts prépondérants de personnes privées", a fait savoir à l'ATS le Credit Suisse par un porte-parole. C'est le seul commentaire officiel autorisé.

Banque Leu impliquée

L'été dernier, deux historiens zurichois se sont heurtés au refus du Credit Suisse qui a fait valoir le "secret bancaire". Ils voulaient faire des recherches sur l'engagement financier de la banque Leu – aujourd'hui filiale du Credit Suisse – dans le commerce d'esclaves il y a plus de 200 ans (actions, prêts et placements). A l'époque, la banque appartenait à moitié au canton
de Zurich.

Les archivistes du Credit Suisse ont répondu à quelques questions des historiens, mais nombre d'entre elles sont restées sans réponse, ont regretté les chercheurs. La banque a indiqué qu'elle n'avait pas les moyens de faire davantage de recherches.

Postulat des Alternatifs

L'historien Hans Fässler s'étonne lui que la même banque puisse en revanche réaliser des ouvrages importants sur son fondateur Alfred Escher et son ancien patron Rainer Gut. En septembre, il a demandé à la ville et au canton de Zurich d'intervenir pour obtenir l'accès à des archives qui appartiennent "à moitié" à l'Etat.

C'est aussi le contenu d'un postulat AL déposé il y a deux semaines. Il pourrait être débattu au parlement de la ville en même temps que le rapport des historiens sur le rôle de Zurich dans
l'esclavagisme, commandé par la municipalité suite à un premier postulat AL. Cela ne sera vraisemblablement pas avant début 2008, selon Anja Recher (AL).