Der Indienne-Fabrikant Pourtalès

En 1759, il (le genevois Colladon) part pour les Antilles, et nous le trouvons établi dès 1765 comme négociant à Basse-Terr à la Guadeloupe, apparemment assez aisé. (…) 28 janv. 1758 traité de Colladou avec ses créanciers; parmi eux-ci, outré des négociant de Genève, Zürich et Lyon, les indienneurs de Neuchâtel, Deluze & Meuron et Pourtalès & Cie.
(125)

D’autres affaires, heureusement, commencent à prospérer, passagèrement au moins. Depuis novembre 1779, Greffhule fait en grand secret des envois d’indigo d’Amsterdam à Bordeaux, à la maison de Jean-Louis Baux, en compte avec Jacques-Louis Pourtalès & Cie de Neuchâtel…
(…)
Mais l’expédition de la Amsterdamse Post se pépare en grand; Jean Jacques Greffulhe, venu de Saint-Eustache pour en prendre la direction, fait le tour des maisons amies d’Allemagne, de Suisse et de Genève, et son frère Louis bat le rappel de ses correspondants, les Pourtalès de Neuchâtel, Beuther de Berne, Merian de Bâle, Muller de Bonn, de Fribourg, et tout le milieu veveysan intéressé aux expeditions maritimes, pour réunir les capitaux et la cargaison.
(609f.)

(...)

A la fin du siècle, un agent français à Neuchâtel fait ce portrait du "royaume Pourtalès” qui vaut déjà pour l’époque de la guerre d’Amérique:

"La maison Portalez, la première de la Suisse et une des premières de l’Europe, a des comptoirs jusqu’au Indes, en Afrique et en Amérique. Ceux d’Europe sont à Paris, Lyon, Port-Orient, Trieste et ailleurs. C’est pour cela que M. Portalez est le citoyen de toutes les nations. Les Anglais prennent-ils un de ses vaisseaux, M. Poratlez est citoyen Anglais. Les armateurs français prennent-ils un à leur tour ? M. Portalez est citoyen de Paris, de Lyon, de Port-Orient etc. Ce cosmopolite joue aussi souvent le rôle de Prussien, et celui-ci lui a sauvé, il y a deux ans, à Londres, une cargaison de toiles des Indes qu’il amenait en les ports de France et qui valaient plus de 190’000 Livres… Les meilleurs établissements de la ville et du pays de Neuchâtel sont à M. Portalez… Ce n’est pas le roi de Prusse qui est le souverain du comté de Neuchâtel, ce roi n’en a que le nom et M. Portalez la réalité et la Puissance."
(665)

[Herbert Lüthy, La Banque Protestante en France - De la Révocation de l'Edit de Nantes à la Révolution, Paris 1959, Bd. 2]